Histoire d’en rire

Comme quoi, on peut être sérieux sans se prendre au sérieux …

 

Voici trois histoires drôles sur les consultants

 

Le consultant et le berger

 

Un jour, alors que son troupeau paissait tranquillement, un berger voit débarquer un gros 4X4 rutilant sur son chemin de montagne. Un homme, type “Men In Black », en descend et l’interpelle avec un brin de condescendance.

 

« Dites-moi, mon brave, si je vous dis exactement combien vous avez de moutons dans votre troupeau, accepterez-vous de m’en donner un ? »

 

À ces mots le berger éclate de rire et lui répond « Pari tenu, mon gars, je suis sûr que tu n’y arriveras pas. Mes bêtes bougent constamment et il y en a beaucoup »

 

Stoïque, l’homme sort de son véhicule une caisse, l’ouvre et en extrait une parabole. Il relie le tout à son PC. Il se connecte au site de la CIA et télécharge les photos du champ à partir des satellites espions de l’agence américaine. Après lancement du logiciel de reconnaissance de formes et une consolidation des différents comptages numériques, il se tourne fièrement vers le berger et lui dit « vous avez exactement 527 moutons !!! »

 

Le berger est stupéfait et doit bien reconnaitre que l’homme a bien compté son troupeau. Un peu dépité, mais respectueux de sa parole, il lui répond « Là, mon gars, tu m’as “scotché”. J’ai bien 527 moutons. Aussi chose promise, chose due, je te laisse prendre une de mes bêtes. »

 

À ces mots, l’homme en noir, rayonnant, se saisit d’un mouton et le charge dans son gros 4X4.

 

C’est alors que le berger l’interpelle à son tour et lui dit « Hé mon gars, si je devine ton métier, tu me rends mon mouton ? »

 

Un petit sourire sur les lèvres l’homme lui répond, « Dites toujours, mais je suis sûr que vous ne devinerez jamais … »

 

Le berger lui assène alors « toi, mon gars, t’es consultant ! »

 

Le Men in Black est interloqué. Il a soudainement perdu son petit sourire narquois. Il demande alors au berger « c’est exact, mais comment avez-vous fait pour deviner ? »

 

Tout fier notre berger lui répond :
« écoute mon gars, c’est bien simple. Je sais que tu es un consultant, car :

1) tu viens me voir alors que je ne t’ai jamais appelé

2) après d’extraordinaires opérations et de savants calculs auxquels je ne comprends rien, tu
m’annonces ce que je sais déjà

3) et pour finir, le mouton que tu as pris dans ta voiture, … c’est mon chien de berger !!! »

 

Le matou

 

Dans un lotissement de banlieue comme il en existe partout, sévit un gros matou. Il est le mâle Alpha sur son territoire, et les minous qui croisent son chemin n’ont qu’à bien se tenir. Quant aux minettes, elles passent toutes dans « sa » casserole …

 

Comme tout bon tyran de quartier, notre Raminagrobis pavoise fièrement et fait sa tournée quotidiennement.

 

Mais voilà, les maitres des autres minous (mâles Béta qui n’héritent que de cicatrices sans pouvoir jamais gouter aux faveurs de ces “demoiselles”), en ont assez d’une telle suprématie.

 

Peut-être poussés par une certaine identification à leur compagnon de gouttière, par une pointe de jalousie et ragaillardis par le nombre, les voisins se rendent en groupe se plaindre au propriétaire du félin dictateur.

 

Devant une telle effervescence et souhaitant garder de bons contacts avec son voisinage, notre homme n’a d’autre choix que de faire castrer son gros matou.

 

Pendant quelques temps tout rentre dans l’ordre, le roi n’est plus, vive “les autres rois”.

 

Puis progressivement un curieux rituel se fait jour. Tous les jours, en fin d’après-midi, un cercle de jeunes minous se crée autour du roi déchu.

 

Intrigués par ce “manège” quotidien, les voisins finissent par se rendre à nouveau au domicile de notre ancien tyran de chat pour demander quelques explications à son maitre.

 

La réponse de ce dernier est sans appel :

 

« Messieurs, j’ai accédé à votre demande et j’ai fait castrer mon chat. Dorénavant “il ne peut plus faire”. Et que fait-on quand “on ne peut plus faire ?” »

 

Silence interrogatif des voisins…

 

L’homme, résigné, leur dit enfin :

« Hé bien, c’est pourtant évident, lorsqu’on ne peut plus faire …. on devient consultant !!! »

 

 

Les trois enveloppes

 

Merci à « Siriusboy, le plombier Lean  » pour m’avoir fait cadeau de cette bonne blague

 

Quoique déjà doté d’un beau parcours professionnel, Dominique est un « jeune » consultant . Ce matin, Dominique est très fier, car le consultant leader du cabinet, Claude, lui annonce qu’il lui passe la main sur le plus gros client historique, un certain DE MESCHMAEKER (cela ne vous rappelle-t-il rien ???). Après lui avoir bien expliqué les enjeux et la complexité de ce dossier, Claude remet à Dominique 3 enveloppes, référencées “ICOE1”, “ICOE2” et “ICOE3”, en lui précisant qu’il ne doit les ouvrir qu’en cas d’extrême difficulté.

 

Dominique engage ainsi la relation avec le complexe DE MESCHMAEKER…

Lors du premier point d’étape, le ton monte rapidement et DE MESCHMAEKER menace de cesser la relation si le dérapage du planning n’est pas rattrapé. Dominique se souvient soudainement des enveloppes, demande une pause technique et découvre dans les toilettes ce premier conseil : « invoque l’héritage… ». Bien que cela soit contre son éthique personnelle, il explique à son client qu’il doit assumer une mission malheureusement mal engagée par son prédécesseur. Cette stratégie lui donne l’oxygène espéré…

 

Un an plus tard, à l’occasion d’un nouveau point, l’ambiance est à nouveau tendue : malgré tous ses efforts, les délais dérapent toujours et les résultats ne sont pas au rendez-vous, loin s’en faut ! Anticipant sur une nouvelle crise annoncée, Dominique prépare son rendez-vous client en décachetant, dans le secret de son bureau cette fois-ci, la seconde enveloppe. Il découvre le conseil suivant, « invoque la conjoncture… ». Cela lui donne une idée et il réalise un magnifique PowerPoint pour démontrer combien la conjoncture permet de comprendre les dérapages et convaincre que, grâce aux efforts de Dominique, la situation est bien moins désespérée qu’elle ne pourrait l’être. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, DE MESCHMAEKER accepte de donner ce qu’il qualifie lui-même de dernière chance…

 

Une nouvelle année s’est écoulée et vient le temps du traditionnel bilan. Celui-ci s’annonce une nouvelle fois des plus difficiles, dans le droit fil des points intermédiaires : les budgets sont explosés, les équipes démotivées, les résultats médiocres. Sentant venir le vent du boulet, Dominique, après moult hésitations, décide d’ouvrir la troisième et dernière enveloppe qu’il avait pris soin de conserver dans un coffre à son domicile. Après l’avoir décachetée fébrilement, il découvre cet ultime conseil :

 

« déniche un junior prometteur et …

… prépare 3 enveloppes ! »

 

 

Voir aussi                5S – N’en faites pas trop …

 

6 Comments

  1. excellent !!!
    Tu as l’art de l’autodérision!!!

  2. Toujours bien de mettre un peu d’humour pour comprendre les concepts.
    Je connaissais la dernière histoire mais en « 2 » c’était « parle de réorganisation ». Nous savons bien que c’est le processus qui amène au résultat mais ça nous rassure toujours de charger les opérateurs.

    • Bonjour Patrick,

      je vous remercie pour votre commentaire.

      Effectivement, nous savons tous les deux que ce sont les processus qui amènent au résultat. Mais alors, pourquoi pointer les hommes ?
      Peut-être par facilité …

      Bien cordialement,

      Eric

  3. Pingback: Et si le Lean n'était que bon sens ? | Au fil du Lean ...

  4. Bonjour,
    J’ai adoré l’histoire du berger, c’est celle qui m’a le plus parlé lorsque j’ai eu l’occasion de travailler avec une consultante 😀

    • Bonjour Marine, content de vous voir ici.

      De vous à moi, c’est aussi la blague que je préfère.
      Toujours de vous à moi, je n’aime pas beaucoup les consultants … et pourtant j’en suis un.

      Je trouve souvent que les consultants sont « Allo ici les Bac+5 parlent aux Bac+5 », qu’ils sont forts pour diagnostiquer et dire ce qui ne va pas.
      Pas contre se remonter les manches pour mettre les mains dans le cambouis et « aller faire avec les opérateurs » … là, il n’y a plus grand monde.

      C’est pour toutes ces raisons que je me revendique consultant de terrain et que mon monde est celui de la PME…

      Amicalement,

      Eric

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