Les fous, ils croient résoudre un problème en le prenant à l’envers !
C’était le 31 août dernier. Je regardais un peu distraitement le 20h sur la 2, lorsque soudainement un reportage a attiré toute mon attention.
Je n’en ai pas cru mes oreilles !!!
Le maire de Florensac (34) a décidé d’octroyer …
… une prime de 50 € à tout employé municipal qui n’a aucune absence dans le mois !!!
Est-ce un privilège de la fonction publique territoriale, d’être aussi peu doué de “bon sens”. Probablement pas seulement, car les journalistes présentent le sujet comme une potentielle solution.
Regardez par vous même !
Dans le reportage, le maire de cette petite ville, Monsieur GAUDY, cite l’exemple d’une personne venu lui demander “combien il lui restait de jours enfant malade”.
M. GAUDY réagit parfaitement bien en expliquant que les jours “enfant malade” ne sont pas un dû.
Pour ma part je dirais même que c’est un privilège !
Combien de Mamans et de Papas, travaillant dans des PMEs (PMEs, qui je le rappelle représentent environ 80 % de l’emploi en France), aimeraient pouvoir bénéficier de cet avantage ?
Et le journaliste de nous expliquer que l’absentéisme moyen dans les communes françaises est de 11,7 % alors qu’à Florensac, il est descendu à 3,8 % grâce à la prime.
Qu’est-ce qui m’énerve, quel est le problème ?
Vouloir diminuer l’absentéisme est très honorable.
Le problème vient de la méthode utilisée pour le faire diminuer. La prime !!!
Une prime est une récompense. Une récompense est une gratification donnée pour service exceptionnel ou atteinte d’objectifs importants.
On ne récompense pas … ce qui est normal !!!
Or le normal, lorsqu’on a un contrat de travail, et c’est un minimum, c’est d’être présent.
Par ailleurs, la prime va fausser “la donne”, et biaiser les comportements (voir aussi l’article sur les quotas et les primes) . Des employés réellement malades se forceront à venir au risque de ne pas être très productifs et de contaminer leurs collègues. Quid de la prochaine grosse épidémie de grippe ?
Aussi, je ne peux que me poser la question de savoir si les 3,8 % d’absentéisme de Florensac sont vraiment représentatifs ou s’ils ne sont que le reflet d’un certain “présentéisme forcené”
Imaginons si …
Je vous propose d’imaginer quelques situations en se basant sur le principe d’être “récompensé” pour quelque chose de normal.
- Enfants, vos parents vous donnaient “la pièce” chaque fois que vous disiez bonjour ou merci …
- Étudiants, vous aviez les félicitations des profs lorsque vous ne preniez pas de “bananes” et les félicitations du jury … pour ne pas avoir redoublé
- Votre permis de conduire est crédité de 1 point chaque année passée sans vous être fait “flashé”
- Vos clients vous paient 1 % de plus pour leur avoir livré des marchandises en bon état
- Bercy consent une réduction d’impôt parce que vous ne les payez pas en retard (ô doux rêve 😉 )
- etc., etc.
Ce n’est peut-être pas la peine que je continu … dans un tel monde, vous comme-moi serions probablement très riches …
Quel est le vrai problème ?
Le vrai problème, c’est qu’on ne résout pas le problème de l’absentéisme, on y pallie.
Pourquoi y a-t-il autant d’absentéisme parmi le personnel communal (11,7 %) ?
À quoi est vraiment dû ce taux élevé ?
- des conditions de travail pénibles,
- de la démotivation,
- un manque de bon sens (vous êtes payé les jours non travaillés) ?
Il fut un temps pas si lointain où les profs et les salariés de certaines grandes entreprises avaient leurs jours de grève rémunérés. La grève est un droit … mais c’est tellement plus “accessible” lorsqu’on est payé.
En revanche, je trouve que la commune de Cran-Gevrier (74), dans la seconde partie du reportage, aborde le problème sous le bon angle.
L’attention a été portée aux conditions de travail. Une salariée dit qu’elle vient au travail avec le sourire et qu’elle se sent écoutée.
Certes le taux d’absentéisme de Cran-Gevrier (8,2 %) reste plus élevé qu’à Florensac (3,8 %), mais il est sûrement plus représentatif d’une réalité de terrain.
Ah si, j’oubliais !
Il y a en France un exemple, que dis-je un exemple, un véritable système organisé qui brasse des millions d’euros (voire des milliards) et qui fonctionne sur le principe de “récompenser le normal”.
Je parle bien-sûr …
… des assurances automobiles !!!
Lorsque vous êtes un conducteur “normal” (ici normal signifie “sans accident ni accrochage”), vous bénéficiez au bout d’un certain nombre d’années (13 ans, je crois) d’un soi-disant bonus de “50 %”.
En revanche, dans le cas contraire, le malus peut correspondre à une majoration maximum de 350 % .
En gros, jusqu’à -50 % si vous êtes “normal” et jusqu’à +350 % dans le cas contraire. Juste équilibre, vous ne trouvez pas ? 😉
En fait, avec 50 % vous payez normalement votre assurance (allez, peut-être y a-t-il un petit bonus). Ce sont les autres, ceux compris entre 0 et -50 %, qui sont surtaxés.
Et croyez-moi, tout est prétexte pour vous les faire perdre ces “50% de bonus” …
A ce sujet, voyez l’article du Parisien … il date déjà de 2004 … et pourtant rien n’a bougé.
Et en plus, ce système n’est pas le fait des assureurs, mais des pouvoirs publics!
Non sincèrement je plains ces “pauvres assureurs”. S’il y a bien un métier qui ne paie pas, c’est bien celui-ci.
Je ne sais pas pour vous, mais cela me fait penser à cet autre article sur ces Filous qui nous entourent.
Et vous, seriez-vous prêt à payer plus pour quelque chose de normal ?
Article très intéressant. Si je suis d’accord sur le fond et tous les exemples données, je constate qu’il m’arrive parfois de payer pour quelque chose de normal.
Par exemple, J’ai des artisans qui viennent faire des travaux de maintenance dans ma maison (vider les gouttières, tailler les arbres, peindre une pièce…).
A chaque fois la demande est « basique », mais je me retrouve à prendre souvent un artisan un peu plus cher qu’un autre pour qu’il fasse correctement…son travail normal…
A la lecture de cet article, je trouve que c’est étonnant, mais bon, si je prend une personne moins cher le travail est généralement mal fait et c’est une source de traquas et de travail en plus pour moi (plaintes, relances…) donc quelque part, je paie plus pour être tranquille…
Bonjour Stéphane,
je vous remercie beaucoup pour votre commentaire, car il va me permettre de préciser les choses.
Votre remarque est très pertinente. Votre réaction très saine et normale. Vous acceptez de « payer plus » pour avoir davantage de qualité et de service.
Vous êtes dans une posture normale, c’est la loi de l’offre et la demande, la loi du marché.
« Un bon artisan » est plus cher qu’un « moins bon artisan », un voyage Air France en classe affaires (avec champagne offert) est plus cher qu’un voyage lowcost sur Easyjet (sans boisson offerte).
Vous êtes prêt à payer la tranquillité que vous apporte la qualité. C’est pour cette même raison, que j’ai quitté Renault pour rouler en Audi.
J’appelle « un chat, un chat » et j’assume parfaitement ce choix. Si la qualité avait été au rendez-vous, la préférence nationale aurait joué et j’aurais racheté « une française ».
Mais le propos de mon article n’est pas tout à fait le même. Pour le rapporter à votre exemple, je vous pose la question suivante :
Êtes-vous prêt à payer un artisan plus cher, pour être sûr qu’il ne casse rien chez vous lors de son intervention ?
Là, c’est comparable. C’est ça la normalité. Que penseriez-vous si en tant que peintre, je vous dis:
« Voici mon devis, il est un peu plus cher que celui de mes concurrents, car moi je ne casse rien chez mes clients ! »
Vous rigolerez, et vous aurez raison. Mais si vous ne rigolez pas et que c’est argument fait mouche, alors c’est que vous, vous aussi, êtes tombé sur la tête! 😉
Encore un gros merci pour votre retour.
Bien cordialement,
Eric
Merci Eric pour votre réponse.
du point de vue de la « classe » en voyage d’avion ou de la différence Renault vs Audi, c’est parlant, en effet.
Par contre, je trouve plus difficile lorsque l’on parle d’artisans : c’est normal que l’artisan ne casse rien chez moi. C’est même implicite, non?
Bon, les artisans sont assurés et moi aussi.
Ceci, dit, je trouve plus difficile de réfléchir « LEAN » avec des artisans car ils vont sortir des arguments pour justifier leurs prix et finalement (contrairement à la qualité d’une marque de voiture ou les classes en avion), c’est pas dans mes références personnelles : rien de mesurable sur quoi m’appuyer à priori, pas possible de jauger le mindset de l’artisan, pas possible de jauger la qualité de son travail (il ne donne pas de références à contacter), pas de répétabilité qui permettrait de connaître son niveau de prestations.
Si on demande à plusieurs artisans le mêm devis, il est souvent impossible de comparer les coûts ou prestations ou qualité de prestations… à part par essais/erreurs.
en fait, les artisans que je croise sont généralement des contre-exemples de l’état d’esprit Lean. De sorte que moi qui réfléchi en terme de processus et mesures, je me retrouve avec des demandes auxquels ils ne peuvent pas apporter de réponses (et donc je reçois une tartine d’arguments marketing éculés depuis des lustres par des vendeurs de voiture).
Le pire au final est ce sentiment que pour avancer, je dois choisir un peu le « moins pire » à chaque fois… (et je ne parle pas du prix).
Donc je paie. Parfois plus. Mais j’ai rarement ce que j’estime « normal » à priori…
Merci pour ta réponse Eric qui me pousse à réfléchir un cran plus loin.
Et bravo pour ton blog qui est un de mes favoris sur le Lean.
Ouaouh, Stéphane !
Quel commentaire ! Comme je les adore, car, moi aussi, ils me poussent à réfléchir un cran plus loin!
Je reviens sur la comparaison Renault/Audi. J’ai pris Audi, car j’en avais marre des galères avec ma Laguna (Turbo, boite de vitesse, mécanisme de vitre, Etc.) mais surtout de la façon dont le réseau Renault m’a pris plusieurs fois pour un c.. 🙁 .
J’ai donc pris Audi « par expérience » négative (pour le moment, j’en suis satisfait et ne regrette pas le coût important).
Concernant les artisans, tu as raison, il est tout à fait normal que le gars ne casse rien chez toi. C’est vrai, c’est implicite. Comme être présent au boulot lorsqu’on a un contrat de travail, ou porter ses bouchons d’oreilles dans un environnement qui le nécessite (voir le commentaire de Tiana).
Les artisans que nous croisons (car je suis dans la même situation que toi) :
1) Ils n’ont jamais entendu parler du Lean et donc ne peuvent même pas entrevoir de quoi tu parles
2) Ils sont convaincus de bien bosser, et donc ne sont pas ouverts à une remise en question de leur job
3) Ils nous prennent souvent pour des guignols, car « eux ont la connaissance » et pas nous (et j’avoue que j’aime bien jouer le candide 😉 )
nota: cette troisième remarque est aussi valable avec les vendeurs dans les magasins de bricolage !
Oui, ce sont souvent des contre-exemples Lean. Mais ce n’est pas l’important. L’important, c’est la qualité du travail, dans le respect du délai pour un coût raisonnable. L’important, c’est le résultat. Car un bon processus donnera normalement un bon résultat.
Nous sommes tous pareils. Lorsque je rencontre un bon carreleur, un bon plombier, un bon électricien, un bon peintre ou un bon garagiste, je suis prêt à payer un peu plus et surtout … je refais appel à lui la fois suivante et je lui fais de la pub (le fameux « bouche-à-oreille ») .
Ce n’est ni plus ni moins ce que je voudrais que mes clients fassent avec moi …
Comme toi, je ne connais que l’essai/erreur pour vraiment juger, car là, c’est factuel !!!
Après, je retiens une de tes dernières phrases : « Donc je paie. Parfois plus. Mais j’ai rarement ce que j’estime « normal » à priori… » Ce que « tu estimes normal » … avec ta sensibilité Lean.
Bienvenue au pays de la frustration. Lorsque tu deviens Lean, le regard que tu portes sur ton environnement évolue, et tu vois plein de choses que tu ne voyais pas avant. Tu « ouvres les yeux » … et crois-moi, lorsque tu es patron et que tu ouvres les yeux dans ta propre boite … ça fait souvent mal, car ta boite … « c’est toi ».
Et qu’est-ce qui peut t’aider à supporter cette frustration sur le long terme ? voir l’article sur le Chaînon manquant Personnellement, cela m’aide …
Pour terminer, merci pour ta dernière phrase … tu vas me faire rougir ;-).
A bientôt,
Eric
C’est vrai qu’étant nouvellement propriétaire, je cherche des artisans de confiance avec qui démarrer des relations profesionnelles long-terme. (et je leur dit)
C’est vrai également que depuis quelques mois déjà j’ai l’habitude de dire que « plus je deviens efficace et plus je deviens intolérant ». C’est ma phrase tout-public pour dire que plus je développe ma vision et ma compréhension du Lean et plus je deviens frustrer par le nombre croissant d’abberations dont je prend conscience.
Et c’est d’autant plus difficile quand tu confie ton argent ou ta maison à ces personnes pour des travaux que tu ne pourrais pas faire toi-même…
Mais comme tu le mentionne à demi-mot : de nombreuses personnes avancent les « yeux fermés ».
Je vais de ce pas lire l’article recommandé. Merci 🙂
Et moi je viens de lire un article très sympa.
Le titre est très évocateur puisqu’il parle des voleurs de temps 😉 Bel article.
Stéphane, je vais prendre un peu de temps pour parcourir ton blog. Je pense que nous sommes en phase sur pas mal de sujets.
Le temps est absolu, mais aussi tellement relatif. Sachant que comme tout le monde je produis du Muda en permanence, je gaspille beaucoup de temps. Cela m’ennuie, mais avec le temps, cela m’énerve de moins en moins … et cela me permet de garder de l’énergie pour mieux utiliser mon temps.
Je ne suis pas certain d’être efficace, mais j’essaie de rester zen. Et oui, parfois je débranche le « cerveau Lean » … et je n’en meurs pas.
A bientôt,
Eric
Salut Eric,
Article intéressant par son sujet. Ce sujet me parle car ce n’est vraiment pas simple cette histoire de prime ou pas prime, justifiable ou pas. Je veux dire notamment du point de vue du salarié (et donc par conséquence du point de vue du pratiquant et manager lean 😉 ).
Je vais dévier un peu du thème central de ton sujet mais le contexte de l’entreprise peut jouer beaucoup sur l’efficacité d’une prime et le fait d’accepter de payer pour quelque chose de normal. C’est parfois un mal nécessaire par lequel l’entreprise doit/devrait passer de mon point de vue. Je m’explique… Nombre de salariés sont en effet payés au minimum syndical, et il est parfois difficile de demander faire des choses « supplémentaires » que les salariés ne faisaient pas, même si ce sont des choses qu’ils devraient faire; je parle d’entreprise comme il y en a encore beaucoup sans standard par poste (l’équivalent des anciennes fiches de postes). Il est très difficile de motiver les salariés au minimum salarial sans parler prime (à défaut de pouvoir donner des augmentations de salaire, notamment quand il s’agit de salariés qui sont au minimum, dont le salaire mériterait d’être augmenté mais la situation de l’entreprise ne rendant pas cela possible). Mon expérience sur le terrain me le montre malheureusement tous les jours.
Dans ce cas, du point de vue du salarié, la prime peut constituer la seule façon de faire quelque chose de plus et d’accéder à un salaire « plus normal » (même s’il s’agit de chose qui devrait être faite) et du point de vue de l’entreprise d’obtenir un plus du salarié.
Il serait intéressant de recueillir l’avis d’autres managers sur le sujet.
A bientôt.
Fred.
Bonjour Fred,
je te remercie pour ton commentaire.
C’est une réalité. Il est difficile de demander quelque chose de plus à un salarié si tu le paies « au lance-pierre ».
Je laisserai de côté le fait de savoir si aujourd’hui le SMIC est suffisant pour vivre, etc., etc.
Tout travail supplémentaire mérite une rémunération complémentaire. C’est normal.
Par contre, si les opérateurs/opératrices ne font pas ce pour quoi ils ont été embauchés, je ne vois pas pour quelle raison ils devraient être payés plus pour faire ce qui était prévu.
Toutefois, pour pondérer mes propos « très froids et logiques », et donc un peu « inhumains », je pense qu’il est très, très difficile de revenir sur des « acquis » et un « historique ».
Prenons un exemple : Je suis embauché « chez toi » comme opérateur en finition. Il m’est dit à mon arrivée que mon poste de travail doit être rangé et nettoyé avant ma fin de poste. Cela fait partie de mon travail. C’est une tâche normale. Quelles qu’en soient les raisons, si je ne le fais pas et que je prends l’habitude de ne pas le faire, lorsque tu me demanderas de le faire à nouveau … je percevrai cette tâche comme un travail supplémentaire (qui demande rémunération). Combien de fois ai-je entendu : « Après tout, je suis là pour produire, pas pour faire le ménage !!! »
La cause de tout cela c’est un management défaillant (voire « complice ») sur le long terme.
Je n’entrerai pas ici dans « comment faire pour sortir de cette ornière », ce n’est pas le propos de l’article.
Pour finir, je dirais que je comprends et partage tout à fait tes arguments et qu’il est facile de refaire le monde sur un blog ou dans une salle de réunion. Il n’empêche, il ne faut pas tomber dans l’excès inverse, car à terme c’est l’échec assuré.
Les employés de Florensac feront grève pour sauvegarder leur prime de présentéisme, lorsqu’un prochain maire évoquera sa suppression…
C’est un peu un comble, non ????
Au plaisir de te revoir bientôt,
Eric
Bonjour,
Il est de plus en plus fréquent de rencontrer ce genre de situation en entreprise : 20 € pour celui qui met ses bouchons d’oreille, 100 € pour le compagnon qui « forme » le nouvel arrivant!
Le normal devient exceptionnel car on ne l’a pas anticipé!
Une fiche de poste bien détaillée à l’amont d’une embauche est, à mon avis, la solution.
Cordialement,
Bonjour Tiana,
je vous remercie pour votre commentaire.
Ce dont vous nous faites part m’afflige ! Bientôt il faudra prévoir une prime pour que les gars portent leurs chaussures de sécurité …
En revanche, je pense que l’anticipation n’est pas seule en cause (même si c’est bien souvent le cas dans nos PMEs) et surtout pas suffisante pour résoudre le problème.
En effet, une fiche de poste bien détaillée est un bon référentiel (donc un standard) sur lequel s’appuyer. Mais si cette fiche de poste n’est pas respectée sur le terrain … alors elle ne sert pas à grand-chose.
Le respect des standards est l’une des premières choses que doit porter le Management.
Bien cordialement,
Eric
Retour PingIls sont tombés sur la tête ! | Le...
bonjour eric,
quel beau sujet que celui la .. et si nous nous posions la question du sens . prenons l exemple de départ : la prime de présence . ..
imaginons que je suis un employeur , je décide de mettre en place cette méthode , elle marche .. qui est responsable de sa réussite ? celui qui l initie ou ceux qui la suive ? .
si demain j ai une idée et que celle ci amène l adhésion de tous .. peux t on dire que c’est une mauvaise idée.
maintenant sur le fond la rémunération compensatrice . si l employeur n a plus que cette alternative pour faire comprendre le sens de la présence et la conséquence de l absence .. je pense qu’il devrait se poser la question de son rôle de leader . il vient par cette voie inculquer le processus d achat de responsabilité professionnelle . qui effectivement le positionne dans un cycle de mobilité lié à la puissance de son portefeuille. et renforce par la même le rapport salarié-employeur .
Mettre l achat de comportement dans une dimension humaine c ‘est je pense ramener l homme à son cout et non à son potentiel de développement et son investissement à se réussir.
je suis heureux de constater que la génération Y se penche plus sur le sens de l entreprise que sur la rémunération.
d’ou je pense la mise en place du RSE.
quel beau sujet !!
Bonjour Yannick,
je vous remercie pour votre commentaire. J’aime beaucoup.
A mes yeux, une idée peut récolter l’adhésion de tous et … être quand même mauvaise.
Ce n’est pas parce qu’une majorité pense quelque chose qu’elle a raison. On a longtemps
pensé que la terre était plate et le centre de l’univers …
Aujourd’hui, le centre de l’univers « c’est mon nombril » … 😉
Je trouve que vous posez la bonne question lorsque vous dites « si l employeur n’a plus que cette alternative
pour faire comprendre le sens de la présence et la conséquence de l absence .. je pense qu’il devrait se poser la question de son rôle de leader »
Je suis d’accord à 100%. En fait, la prime n’est qu’une conséquence de son manque de leadership, une conséquence de ses lacunes managériale (et aussi celles de ses prédécesseurs avant son élection). Il y a un contrat à l’embauche qui stipule « présence + travail = salaire ». C’est un standard.
L’un des premiers rôles du manager est de s’assurer que ce standard est respecté. Cela n’a pas été fait, la situation a dérivé, il faut compenser.
Dans beaucoup de cas, le manque de leadership n’est rien d’autre qu’un manque de courage managérial (pour faire plus poétique, un manque de cou….).
Si vous voyiez le nombre d’entreprises dans lesquelles les décisions ne sont pas prises par manque de courage.
J’aime beaucoup votre expression « inculquer le processus d achat de responsabilité professionnelle ». Je la trouve très parlante.
Quant à la génération Y, moi qui suis un X, je demande à voir. Il y a beaucoup d’idéal dans leur tête. Je pense qu’ils posent de bonnes questions.
Maintenant (c’est le vieux singe qui parle), j’attends de voir sur le terrain, dans les actes.
Souvent les beaux idéaux, les belles pensées, sont gâchés par des comportements bien égoïstes.
Dans ces cas-là, les Y sont en tous points semblables au X voire même aux Baby-boomers (vous savez ceux qui
squattent notre paysage politique français … depuis plus de 40 ans).
Yannick, encore merci pour votre participation.
Bien cordialement,
Eric
bonjour eric , j aime bien votre blog !!
oui, il est vrai , la majorité n ‘as pas toujours raison ,
sur la réciprocité de la responsabilité , prenons un exemple je suis une entreprise qui a besoin d une démarche lean management 😉 j ai aucune idée de ce que cela peut être mais j en ai entendu parler sur internet que cela serait une solution pour moi , je reçois plusieurs formateurs-consultant , je propose des tarifs de formation bureautique car c ‘est la seule référence que j ai mais je veux des objectifs (fous). … plusieurs refusent en m expliquant que le Lean ça se prépare et cela demande un diagnostic et pourtant je vais en trouver un qui acceptera. .. ais-je eu tord de faire cette offre .. les faits me montre que non ….alors oui la qualité sera peut être pas au niveau mais avant que je m en n aperçoive de l eau aura coulée sous les ponts .. et ne sachant pas de quoi de parlais au départ la seule vision que j aurais sera celle du prestataire que j aurais choisi ( pas pour les bonnes raisons mais comme je ne le sais pas ..elles sont les seules bonnes raisons pour moi ) .. Si la mission est un échec j associerai le lean management à un échec et le communiquerai comme tel autour de moi ..je ne ferai pas pour autant le lien avec le fait que je n ai pas acheté la bonne prestation et puis si je m en aperçois .. et bien je ne pourrais pas remettre en question la décision de départ car j ai trouvé quelqu un qui pouvait y répondre.
et malheureusement c ‘est la majorité des cas que je rencontre sur un autre sujet ,
si je reprends le sujet de départ le maire « s est tiré une balle dans le pied » mais comme le système marche il pourrait penser que c ‘est du courage managérial de l avoir mis en place car personne ne l avait fait avant … demain il communiquera que le seul courage managérial c ‘est cette action .. nous serons plusieurs à lui dire le contraire mais son résultat nous opposera. ( taux d absentéisme).
le postulat de départ exprimé travail + présence= salaire est logique ..même si je pense que nous devrions être dans responsabilité de fonction , de mission , de rôle = salaire au delà même d un indicateur de présence .. mais je dois être trop Agile 🙂
je constate aussi le manque de courage dans de nombreuses entreprises , le courage fait peur , se plier fait plaisir ..alors si je suis un responsable je préfère faire plaisir…c ‘est plus simple ..et mon nombril est pris en selfie..et j aime la reconnaissance que rarement je trouve ailleurs surtout de mon responsable ( qui lui est aussi dans ce même mode).
j enseigne à des masters 1 et 2 , certains de mes étudiants ont refusés des postes pourtant rémunérateurs pour des raisons d éthiques et certains d entre eux pour vivre un tour du monde , le refus ou l ouverture aux autres prenait plus de sens pour eux . je crois en cette nouvelle génération. et j espère que les comportements égoïstes qui court après eux ne les rattraperont jamais ..
Eric , superbe blog , j aime votre vision des choses
bien cordialement
yannick
Bonjour Yannick,
je vous remercie pour votre intervention riche et pour vos compliments/encouragements.
Vous aimez bien mon Blog ? Moi, j’aime bien que vous aimiez bien mon blog ? 😉
Le processus de sélection d’un consultant est très bien décrit. Vous l’évoquez avec beaucoup de réalisme, je m’y retrouve
totalement et je le vis presque tous les jours.
Mais finalement, il n’est que très banal. C’est un processus d’achat. Comment le produit ou le consultant se distingue
parmi ses concurrents? Comment l’acheteur fait-il pour savoir qu’il a fait le bon choix? D’autant que ce n’est pas forcément
le plus cher qui est le meilleur (ce peut même parfois être le moins cher, même si assez rare… ).
Il est aussi des cas où « l’acheteur », après avoir pris conscience de son erreur, puise dans sa mauvaise foi pour ne pas avoir à
admettre son erreur.
En tant que consultant, à moi d’être convaincant, à moi d’être bon, à moi de sortir du lot. Parfois, ça marche, d’autres fois non.
C’est la concurrence, la loi du marché … et quand celle-ci n’est pas « truquée », … elle me convient.
En revanche, je ne peux me résoudre à accepter la méthode employée par le maire. En effet, elle semble fonctionner. Les résultats sont là.
Pourquoi ne me convient-elle pas ? Tout simplement parce qu’on traite une conséquence et non une cause.
Et lorsque l’on n’éradique pas la cause racine du problème, ce dernier fini toujours par ressurgir.
Dans ce cas, le maire ne fait que rajouter une couche supplémentaire. C’est comme cela qu’on arrive au mille-feuille administratif ou encore …
à un code du travail terriblement complexe et très souvent, déconnecté des réalités de terrain.
En entreprise, c’est pareil. Un problème? Ok, on rajoute un contrôle …
Moi aussi je côtoie des Masters (mais en formation continue, pas initiale). Oui « le sens » et « l’éthique » sont
importants pour eux. N’était-ce pas pareil pour nous à ces âges-là ? Qu’en sera-t-il dans dix ans ?
En fait, j’ai l’impression (mais je peux me tromper) que les Y sont bien différents de nous sur la forme, mais
sur le fond, … je n’en suis pas du tout certain.
Peu importe, j’ai envie d’y croire, parce que les Y deviendront aussi des modèles pour mes Z, … mes enfants.
Encore merci pour votre commentaire très sympa et si intéressant.
Très cordialement,
Eric
Bonjour Yannick,
je vous remercie pour votre intervention riche et pour vos compliments/encouragements.
Vous aimez bien mon Blog ? Moi, j’aime bien que vous aimiez bien mon blog ? 😉
Le processus de sélection d’un consultant est très bien décrit. Vous l’évoquez avec beaucoup de réalisme, je m’y retrouve
totalement et je le vis presque tous les jours.
Mais finalement, il n’est que très banal. C’est un processus d’achat. Comment le produit ou le consultant se distingue
parmi ses concurrents? Comment l’acheteur fait-il pour savoir qu’il a fait le bon choix? D’autant que ce n’est pas forcément
le plus cher qui est le meilleur (ce peut même parfois être le moins cher, même si assez rare… ).
Il est aussi des cas où « l’acheteur », après avoir pris conscience de son erreur, puise dans sa mauvaise foi pour ne pas avoir à
admettre son erreur.
En tant que consultant, à moi d’être convaincant, à moi d’être bon, à moi de sortir du lot. Parfois, ça marche, d’autres fois non.
C’est la concurrence, la loi du marché … et quand celle-ci n’est pas « truquée », … elle me convient.
En revanche, je ne peux me résoudre à accepter la méthode employée par le maire. En effet, elle semble fonctionner. Les résultats sont là.
Pourquoi ne me convient-elle pas ? Tout simplement parce qu’on traite une conséquence et non une cause.
Et lorsque l’on n’éradique pas la cause racine du problème, ce dernier fini toujours par ressurgir.
Dans ce cas, le maire ne fait que rajouter une couche supplémentaire. C’est comme cela qu’on arrive au mille-feuille administratif ou encore …
à un code du travail terriblement complexe et très souvent, déconnecté des réalités de terrain.
En entreprise, c’est pareil. Un problème? Ok, on rajoute un contrôle …
Moi aussi je côtoie des Masters (mais en formation continue, pas initiale). Oui « le sens » et « l’éthique » sont
importants pour eux. N’était-ce pas pareil pour nous à ces âges-là ? Qu’en sera-t-il dans dix ans ?
En fait, j’ai l’impression (mais je peux me tromper) que les Y sont bien différents de nous sur la forme, mais
sur le fond, … je n’en suis pas du tout certain.
Peu importe, j’ai envie d’y croire, parce que le Y deviendront aussi des modèles pour mes Z, … mes enfants.
Encore merci pour votre commentaire très sympa et si intéressant.
Très cordialement,
Eric