Le Lean est avant tout un état d’esprit
S’il est difficile de définir ce qui est Lean, il est
nettement plus facile de définir ce qui ne l’est pas.
Le monde qui nous entoure regorge d’exemples qui ne sont
pas Lean et dont nous n’avons pas toujours conscience.
Faire la vaisselle
Pas Lean
Faire la vaisselle manuellement n’est vraiment pas une activité Lean.
D’abord, cela prend du temps et c’est consommateur d’eau et d’énergie (tant de l’électricité pour chauffer l’eau, que mon énergie sous forme “d’huile de coude”).
Et puis … je l’avoue … je n’aime pas faire la vaisselle … alors, et avec toute ma mauvaise foi …
… “c’est pas” Lean !!!
Une amélioration de la vaisselle manuelle
Un peu plus Lean
Dans ce cas, vous faites “d’une pierre deux coups”. Non seulement vous ne perdez pas de temps à faire la vaisselle, mais en plus, Bébé aura pris son bain … 😉
Bon d’accord, là encore j’avoue … côté Qualité c’est bof, bof (pas très propre et beaucoup de casse) … et ce n’est pas très “politiquement correct” … mais bon, pas vu pas pris, LOL … 😉
Cette fois, les filles, la même avec le mâle adulte … mais par contre vous faites “d’une pierre trois coups” !
1) Vous ne perdez pas de temps
2) Monsieur prend son bain
3) Pendant ce temps, Monsieur vous fout la paix !
Et dans ce cas, la Qualité devrait être au rendez-vous (casse modéré et propreté maîtrisée) … enfin, j’espère pour vous. 🙂
Le lave-vaisselle
Beaucoup + Lean
Il vous fait gagner du temps, est relativement silencieux et surtout apparemment plus économe. N’ayant pas trouvé d’étude dite “sérieuse” sur le sujet, je m’avance prudemment.
Néanmoins, cet article paru sur le Monde.fr est assez intéressant :
Vaisselle à la main ou à la machine ?
Le lave-vaisselle permettrait, à quantité de vaisselle égale, de consommer environ trois fois moins d’eau !
Mais le top du top reste encore …
Super Méga Lean …
… même si pas très Clean ! 😉
Là, cela ne vous coûte rien en eau, énergie et produits de vaisselle, et en plus vous nourrissez votre chien, ce qui vous fait faire quelques économies en croquettes.
Et d’un point de vue écologique, vous ne rejetez pas de phosphates dans la nature … seulement quelques déjections canines qui pourront servir à faire de l’engrais naturel …
Bon après, …
… il ne faut pas être très
regardant ou sensible !!!
Et vous, avez-vous une meilleure idée pour rendre la corvée de vaisselle + Lean ?
Triviaux, vos articles en ce début d’année…
Et en bon pro du lean, c’est bizarre que nous n’ayez pas noté l’effet de lot, le célèbre batch size. Un lave-vaisselle est-il judicieux pour un célibataire ?
Et votre conclusion est-elle lean d’un point de vue coût ?(achat du lave-vaisselle, électricité…) alors que finalement, le temps que vous passerez à faire la vaiselle ne vous coûte rien pécunièrement parlant…
Au plaisir de vous lire
Bonjour Antoine,
je vous remercie pour votre commentaire ô combien pertinent.
Je ne sais pas trop comment interpréter votre première phrase. Si vous employez le mot trivial dans le sens « simple, pratique, de terrain » alors merci, car c’est ce que je souhaite. En revanche, si cela signifie « simpliste, inintéressant, n’apportant pas de valeur ajoutée » alors vous me forcez à me remettre en cause … et c’est aussi pour cela que je fais ce blog. Mais dans les deux cas, je vous remercie d’avoir pris un peu de temps pour me laisser ce commentaire.
Vous avez raison, je n’ai abordé le sujet que sous l’aspect économie d’énergie (notamment l’eau), ce qui, je l’avoue est incomplet. En effet, le lave-vaisselle c’est du batch. En ce point ce n’est pas Lean du tout. La vaisselle qui s’accumule dans le LV est une forme de stock. De plus, pour pouvoir utiliser un LV, il sera nécessaire d’avoir un « stock » d’assiettes et de couverts bien supérieur à celui nécessaire à une vaisselle en flux (dans la foulée du repas). Si vous êtes une famille, ce n’est pas trop un problème, car vous lancerez un cycle tous les 2 ou 3 repas, mais comme vous le dites si bien, pour un célibataire … (même si dans ce cas vous pouvez acheter un LV plus petit)
Pour appuyer votre exemple, j’ai passé un an dans un studio avec deux assiettes, deux jeux de couverts et un seul bol. Je faisais ma vaisselle de suite après le repas. A quelques exceptions près, le second jeu n’a pas servi. Donc c’est possible. Et vous avez eu raison de le signaler.
En revanche, il y a un point que je ne partage pas. C’est celui sur le temps « qui ne vous coûte rien pécuniairement parlant ». Le temps que je passe à faire la vaisselle, c’est du temps que je ne peu investir dans ma formation, dans mon blog, dans ma prospection commerciale, etc, etc.
En cela, et si on est vraiment objectif, ce temps risque à long terme de me coûter bien plus que l’achat et l’exploitation de 10 lave-vaisselle.
C’est un point de vue partagé par un grand nombre d’artisans qui ne perçoivent les coûts que des produits qu’ils achètent (parce qu’ils les paient) mais rarement les coûts du temps qu’ils passent sur leurs chantiers. Dans le cas contraire, ils seraient nettement mieux organisés.
Au plaisir de vous lire en retour ou sur d’autres commentaires. 🙂
Bien cordialement,
Eric
Pour être encore plus Lean avec votre lave vaisselle:
raccorder l’entrée d’eau directement sur l’eau chaude.
Si vous êtes à l’EC électrique: votre ballon chauffe au tarif bas la nuit.
Si vous êtes à l’EC solaire: c’est encore plus bénef.
Ne vous inquiétez pas, les bons lave vaisselles tiennent bien l’eau en entrée à 50°C; ça fait 6 ans que je le fait sur un LV qui en a 12…et on est 5 à la maison!!
Bien à vous
Fabrice
Bonjour Fabrice,
merci pour votre commentaire … ainsi que pour cette astuce.
Je n’y avais pas pensé et je pense que c’est une excellent idée. En effet, je pense que le chauffe-eau est bien plus performant pour chauffer de l’eau que ne l’est la résistance basique d’un LV. Enfin ce serait à vérifier…
De plus, cela permet de raccourcir le cycle de lavage du LV, sans, comme vous le dites, endommager le LV.
Donc effectivement, encore plus Lean !
Bien à vous,
Eric
PS : Bravo pour cette belle famille ! Pas de chien … pour tester ma dernière proposition ? 😉
Etrangement, je trouve la gente masculine beaucoup plus prolixe en terme de corvée de vaisselle que sur les fondamentaux du clean Lean!!!
Dernièrement, je suis resté scotché devant notre cabine de peinture, rendue inaccessible par un ensemble de lots entreposés de ci, de là.
Au début, justement, pas de gros lot, on peint directement les quantités en flux tendu pour alimenter les ateliers suivants. Et puis, arrive une ou plusieurs autres pièces, mais d’une autre teinte, alors pareille, on les peint en flux tendu, en dehors de la cabine, parce que forcément, la cabine est en étuvage de la précédente couleur… et puis l’engorgement… et du coup aucune alimentation à l’atelier suivant.
Pas Lean du tout notre affaire, pas de vision globale des flux, pas de mouvement et de dynamique. L’enlisement. Bref nécessité d’avoir une vision globale et intégrée dans la gestion du flux.
… Je m’en retourne à la vaisselle avant qu’elle ne s’accumule!.
Matthieu, quel plaisir d’avoir de tes nouvelles via ce commentaire.
Merci de nous faire partager ton expérience de terrain. Le coup du “hors flux” à la cabine de peinture est vraiment significatif de la difficulté de gérer les flux.
De deux choses l’une. Soit tu n’acceptes plus de “hors flux”, et tu devras trouver un moyen pour intégrer tes pièces d’une autre teinte dans ton flux “normal”, soit tu organises un second flux parallèle pour tous ces petits lots, afin de ne plus perturber le flux de peinture principal.
Dans ton cas, le problème c’est l’accumulation. Les petits lots sont mis en attente … et puis un jour, la somme des petits lots fait un lot énorme et on se rend compte qu’on n’a pas prévu la ressource pour y faire face.
Perso, voici ce que je ferai dans un premier temps. Comme il va être difficile d’intégrer les petits lots de teintes différentes au flux normal, je garderais une zone dédiée, pour eux. En revanche, cette zone (à vous d’en définir la taille pour qu’elle n’excède pas une certaine qté de travail) ne doit absolument jamais déborder. Lorsqu’elle est pleine (signal déclencheur), tu la traites (par exemple en heure sup pour ne pas risquer la rupture à l’atelier suivant). Bien sûr, cette zone doit être la plus petite possible pour que le signal déclencheur revienne régulièrement. Ainsi, la variation continue d’exister, mais ses effets sont atténués.
Et en parallèle, je réfléchis à comment pouvoir la supprimer !!! Cela signifie se poser la question “comment faire autrement pour pouvoir changer de teinte quasi instantanément, sans impact sur la qualité ni le flux ?”.
Et n’oublie pas Matthieu, même si la solution parfaite n’existe jamais, il faut la rechercher et le meilleur outil pour ça, c’est le Kaizen (petits pas, mais souvent).
Sinon, quand est-ce que tu nous invites à visiter ton site ?
Bon courage et à bientôt,
Eric 😉